Sunday, March 08, 2009

Une année aux Goûters III (VF)

III . Découvertes et tristesses

Si je suis capable d'écrire ce texte maintenant, c'est parce que j'espère que j'ai changé un peu. J'ai beaucoup réfléchi à les impressions de Mast'Her, je vois quand je fais l'actrice, quand je dissimule, etc. J'essaie d'être plus en alignement avec moi-même, et donc plus authentique avec des autres.

/// California
À l'autre bout du monde, en Californie, occupée avec un mariage de famille, aidant mon fils à déménager à SF, je pensais aux Goûters. Je me suis demandée : et si je ne revenais pas ? Est-ce que cela me manquera ? J'ai réalisé que ça comptais pour moi, et que je tenais à cette petite groupe.
Retour à Paris, incertaine de ma position, j'ai demandé au Marquis si je pouvais revenir aux Goûters ce vendredi.

/// Je n'ai plus d'ordres à te donner
Je m'assois sur le tabouret devant sa chaise, j'attends. Il arrive, s'assoit. Un homme lui demande s'il pourra jouer avec moi, et le Marquis lui reponde que je suis libre de faire ce que je veux. Je lui dis : peut-être plus tard. Je demande au Marquis ce que cela signifait. Il le répond : Je n'ai plus d'ordres à te donner.
J'ai un pincement au coeur quand je me rends compte que je n'aurais pas une autre chance (même si je garde un petit espoir). Il me dit que nous sommes sur deux planétes différentes, que tout le monde le pensaient (ça veut dire : Ôda et Nawa-kin), que nous devions juste être amis. Que nous étions incompatibles, mais qu'il pourra encore me surveiller au Club. Qu'il n'avait pas le temps ni l'énergie pour moi. dans un mot : il n'était plus mon Mast'Her.
Que puis-je dire ? Je m'y attendais à une discussion, ou une punition, mais pas à cette décision rapide et définitive.
Une sonnerie, cette discussion si brève était terminée, je restais sur place, les larmes aux yeux, je pleurais à l'intérieur.
Je ne savais pas quoi faire. Je restais là.
Plus tard, un jeune homme que je connaissais voulait jouer avec moi. Pour tester, je lui ai dit de demander au Marquis, comme d'habitude. Pendant que j'attendais à l'étage, je pouvais entendre sa réponse à travers la porte : je lui ai rendu sa liberté.

/// Électron libre
Je suis donc livrée à moi-même, un électron libre. Je me suis sentie perdue, sans repères, ni règles à respecter, personne à servir.
En silence, je respecte sa décision, mais je pleure à l'intérieure.
Des pensées tournent dans ma tête : un autre Maître aurait-il envie de moi, sachant que j'étais rejetée par le Marquis ? Je me suis sentie mal à l'aise et embarrassée quand des gens me demandaient au Club, ou s'ils me disaient qu'ils étaient déjà au courant.

Au dîner, il évoque nos problèmes de communication, que depuis 8 mois mes textes ne sont toujours pas traduits dans mon blog; que 8 mois plus tard, nous somme toujours au même point. Que le faite de ne pas vraiment communiquer était une façon de le dominer. Je n'ai pas d'excuse, sauf de dire que c'était déjà difficile en anglais de mettre en mots mes sentiments/sensations, mais je lui devrais bien sur à les traduire.

Quelques expériences tentatives avec d'autres Maîtres, juste pour l'après-midi. Une séance avec une bougie m'ai laissé ses cicatrices sur mon bras pendant un mois !

Nawa-kin est parti sur son bateau la tête nue; Ôda est à la clinique pour des soucis de santé. Un peu plus tard, Y. se fait virée; l'existence souterraine de Maïko est révélée; Hell_Liza fait son apparence; et mon dernière geste de service est arraché de mes mains avec un bol de parmesan.

/// Crète
L'année m'avait épuisée, et ce n'était pas encore terminé ! C'était l'enfer au bureau, mon chef était très dominatrice et très désagréable avec moi, malgré les longues heures que je faisais. Monsieur Os m'a laissé tomber, et je venais de me faire gicler en tant que soumise. Mon fils vivait à l'autre bout du monde, je me retrouvais seule à Paris.
J'avais vraiment besoin de prendre du temps pour moi. Un retrait yoga en Crète était parfait — un vrai cadeau, 10 jours de bonheur !
Je suis revenue régénérée, vidée à l'intérieur, plus centrée et détachée.

/// Monsieur Os aux Goûters
J'ai changé mon numéro de portable pendant l'été avec l'achat de mon iPhone, je pensais ne pas donner le nouveau numéro à Monsieur Os, mais dans un moment de faiblesse, je l'ai appelé. Nous devons nous revoir à mon retour de Crète, j'ai même suggéré d'aller aux Goûters ensemble.
Comme j'étais très détachée à mon retour, je m'en fichais un peu de le revoir — mais un email m'attendait avec les détails de son envie d'aller aux Goûters, en tant que mon soumis !
Quel caprice du destin, d'y aller enfin ensemble, que ça soit le revers de la fantasme originale ! (J'écrirai plus dans un post individuel).
Cela m'a vacciné. Nous avons pris un verre ensemble quelque semaines plus tard, je me suis rendue compte à quel point il ne m'aimait pas, à quel point il m'avait instrumentalisé pour réaliser ses fantasmes.

/// Obama !
Au début de l'année, le Marquis m'a vraiment ouvert les yeux sur l'esprit humanitaire de la campagne Obama. Je lui ai offert 2 Obama T-shirts à mon retour de SF. Lorsqu'il a gagné l'élection primaire, l'espoir et l'excitation augmentaient tandis que Election Day s'approchait.

Obama nous a vraiment lié dans un espoir commun, et j'ai eu l'impression que ma vote était envoyé au nom de tous mes amis français, particulièrement le Marquis.

Un café & un bol de sang à emporter.
Souvent, les discussions à table se focalisaient sur des envies et des pulsions plutôt étranges et extrêmes... J'écoutais, et parfois je devais m'empêcher d'absorber cette énergie lourde qui me donnait parfois une sorte de gueule de bois émotionnel le lendemain.

/// SpyPrincess
Le Marquis aime cette partie en moi qu'il estime "perchée", la folie de cette California girl qui voit des couleurs, entends des voix, perçois des esprits. Si c'est ce qu'il aime en moi, je laisse cette partie émerger pour que mes autres facettes puissent être perçus. Je tenais à rester de près, comme je le pouvais.
Il me demande d'affectuer une mission secrets pour les Goûters, et je devient Spy Princess. Il devient mon Commandant.

/// Dog collar
Un peu frustrée de ne plus avoir un Maître, je décide à m'offrir un vrai collier de chien. Je suis attirée par des colliers de chien dans une boutique de chien près de mon bureau. Je trouve ce que je cherche sur Ebay — un collier de chien vintage allemand en strass et cuir noir, juste assez bling-bling pour le moment.

/// Halloween 2008
Le Marquis m'a suggéré un déguisement avec juste de la peinture corporelle argent, mes cuissardes noir, et mon corset. J'achète aussi une cagoule catwoman en latex noir.
Lors que j'applique la peinture corporelle, je me rends compte que le vendeur idiot a oublié de me proposer un fixatif. La peinture reste un peu humide, et s'étale sur tout ce qu'elle touche. Cela me distrait, car je ne souhaite pas l'étaler sur les vêtements des autres, ni sur des meubles, etc.
L'effet est assez dramatique. Je suis presque méconnaissable, c'est étrange d'observer le regarde de mes connaissance qui ne me reconnaissent pas, leur regarde me frôle. Quand ils me reconnaissent, je constate une certaine recule. Au lieu de les attirer, je les repulse un peu. Je ne suis pas une mignonne petite catwoman comme C. qui porte la même masque. Je suis plutôt comme une luchadora (une catcheuse Mexicaine). Mais je découvre que j'aime porter la masque en latex.

Emmanuel devient mon chevalier servant de nouveau, et la soirée passe. Je me sens un peu nostalgique pour Halloween 2007. J'ai grandie, j'ai changé, encore plus à faire. Je me sens mal à l'aise sans Maître.
Je comprends mieux la différence entre une relation amour/sexe, et une relation BDSM, même si dans l'absolu il sera génial de tout avoir. Pour l'instant je n'ai ni l'un ni l'autre.

/// Epilogue
Ce récit est un synthèse de ce que j'ai vecu l'année dernière, j'envoie ces sentiments dans cyberspace, j'évacue ma tête. J'essaie de lâcher cette impression d'échec. Ce n'est pas le fin de mon histoire.
Le Marquis Noir m'a dit que j'avais une vraie place, mais j'ai besoin de savoir ce que c'est cette place. Un besoin d'identification.

Finalement, c'est Nawa-kin qui me fait évoluer, je découvre que j'aime le bondage. Elle m'a dit : avant, tu étais tête en l'air, tu commences à avoir de la substance. Nous expérimentons avec les bondages de tête et de la gorge. Elle me pousse doucement en avant, ces doigts tirent sur la corde pour m'étrangler. Je vois des étoiles, je pars en voyage. L'abandon, la subtilité dans l'intensité.

Un grand merci à :
Ceux qui m'ont guidé : Le Marquis-Noir, Mlle Ôda, Nawa-kin
Mes Chevalier servants : Julien, Emmanuel
Mes inspirations : Jade & Julien, Roman & C, Franck & Clara
Mes ami(e)s : Pascal, Hell_Liza, Maïko, Petit Doudou, Jacques & Agnès, Jean-Louis & Dominique
Et à tous ceux qui viennent aux Goûters.

3 comments:

  1. Finalement, ton découpage en trois temps de cette année aux gouters prend son sens...
    I - découverte du dilemme amour/BDSM
    II - découvertes et bouderies
    III - découvertes et tristesses

    alors je me dis : et si la suite était ...
    IV - découvertes et joies ????????????????????????

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  2. ah, oui, j'adore tes sous-titres ! Quelle finesse ! Je les rajoute toute de suite !

    Et, oui ! la joie ! j'adore, tu as bien raison. L'autre côté sera la joie.

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  3. Très touchée de l'usage que tu fais de ce commentaire .... bisous !

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