Wednesday, December 17, 2014

À la fenêtre



Je rampe vers la fenêtre, les seins et aisselles lourdement ornées des pinces à linge.

"Plus proche", tu me demandes, "encore..."
Même si les lumières sont éteintes, tu as senti ma réticence d'être vu par des voisins d'en face. À quatre pattes, j'avance sur mon tapis marocain au plus près que possible de la fenêtre.

Tu aimes voir mon cul si blanc cambré vers toi, mise en valeur par ces lumières urbaines dans la pénombre. Je le sais, et je t'attends.

Tu viens t'accroupir derrière moi, et des deux mains tu me fesses. La résonance des claquements vifs et saccadés brise le silence, et mes hanches radient la chaleur. D'une main, tu me lèves la tête par mes cheveux, me pénétrant en même temps d'un coup de reins fort, comme si le temps se télescopait.

"Décris-moi ce que tu vois", tu m'ordonnes, m'obligeant à mater les voisins d'en face qui rangent la table après un repas.
Tu adores entendre mon accent, mon français qui se dégrade petit à petit. Rien d'exceptionnel à raconter : elle range une bouteille, le fils met son manteau... parfois la pièce est vide.

"Raconte ce que tu vois !" tu insistes. Je décris la grille en fer, la vue. Je balbutie, entrecoupé de mes gémissements quand le plaisir monte -et si ma tête tombe, tu tires encore sur mes cheveux pour la soulever, avec une claque aux fesses.

Sommes-nous visibles de l'autre côté ? Nos mouvements rapides de baise sont-ils perceptibles ?

Tu es chez moi, nous sommes nus devant la fenêtre, suspendus dans le ciel, exhibés et voyeurs ensemble dans ces pénombres de ville.  Tu
 es venu me voir, car notre histoire n'est pas terminée.
Et moi, je ne sais que d'être ta soumise.


 —with Lorex—

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