Friday, August 31, 2012

The bullshit artist

Maybe it was true at the time. I'd like to believe it was so, despite the manipulation I'd felt.
Or, simply just lies, his story falling apart when I read the very public announcement of his new "relationship" on a FB wall, her threats to "kill him if he cheats", his claim to enter a golden cage (of chastity???), his romanticizing of their first rendez-vous although at the time we were together as a couple... his actions totally contradicting what he told me of his inevitable desire for "elsewhere", to seduce or not to seduce, of his non exclusive nature, etc etc.
Such bullshit either way. Recognize the game.

***
Maybe he should thank me for pushing him away so violently, even though it broke my heart, or at least apologize directly to me.





Le baratineur

Peut-être c'était vrai sur le moment. J'aimerais le croire, malgré la manipulation que j'avais ressenti.
Ou,tout simplement des mensonges, son discours qui tombe en miettes quand je lis l'annonce très publique de sa nouvelle « relation » sur le mur de FB, elle qui le menace de « l'assassiner s'il la trompe », son affirmation à lui de se mettre dans une cage dorée (de chasteté ? ?), sa romantisme de leur premier rendez-vous bien que nous soyons ensemble en tant que couple à l'époque… ses actions contredisant totalement ce qu'il m'a dit de son désir inévitable « d'ailleurs », de séduire ou de ne pas séduire, de sa nature non-exclusive, etc. etc.
De la foutaise dans un sens ou dans l'autre. Reconnaitre le jeu.

***
Peut-être devrait-il me remercier de l'avoir renvoyé si violemment, malgré que cela m'a brisé le coeur, ou au moins me demander pardon directement.


http://princessex.blogspot.com/2012/07/ailleurs-grass-is-always-greener-vf.html 

Saturday, August 18, 2012

L'oeil de Natou


Ça fait longtemps, des années, qu'elle lutte contre son cancer : d'abord le sein, ensuite l'épaule, et puis... le cerveau.
Ça fait plusieurs mois qu'elle est à la clinique. Je l'ai appelé pour son anniversaire, mais elle ne souhaitait pas que je passe la voir ce jour là - je comprends, je la respecte.

Quelques jours plus tard, lors d'un petit dîner estival improvisé entre amis dans le jardin, son mari nous annonce que Natou ne va plus survivre encore longtemps, c'est la fin de sa vie. C'est incompréhensible pour nous que sa mère soit parti loin en vacances avec leur fils. Son mari se sent seul; nous décidons alors d'assurer une sorte de permanence pendant cette semaine du 15 août si vide, si chaude.

Le dimanche, je l'accompagne avec quelques amis. Natou est entubée, dosée à la morphine, elle ne parle presque plus, elle ne bouge que ses jambes, ses bras, sa tête. Elle communique avec ses yeux.
Je lui offre une petite éventail japonaise bleue avec une dessin d'une jolie vague. Elle l'agrippe dans sa main pendant des heures.
Je m'assois à ses côtés et je lui tien l'autre main, pendant qu'une copine lui masse les pieds avec une crème douce et parfumé.  Son mari lui a fait une coquetterie : ses ongles de pied sont rouges, si jolis et si incongrus sur son lit d'hôpital, des bas de contention blancs sur ses jambes, la chemise bleue en papier synthétique jetable.

Elle me capte le regard quand je passe au pied de son lit.
"Je t'aime, Natou", je lui dit doucement. Et elle me répond, "Je t'aime aussi".
Je lui fais un bisou sur son front, elle m'embrasse sur ma joue. Je m'assois de nouveau, je prends sa main, et mes larmes coulent, je suis bouleversée.
L'amour, elle ne croit que dans l'amour, elle n'a pas d'autre croyance.

***
J'y retourne le jeudi après-midi, seule.
Elle m'a l'air encore plus abattu, il fait chaud - une linge humide est posée sur son front, couvrant un œil, sa tête est penchée sur son épaule.

Je m'assois à ses côtés, en lui tenant les mains.
Je sais qu'elle ne parle plus. Sa jambe tremble, ainsi qu'un muscle vers sa bouche, qui lui fait un petit rictus involontaire.

Je guette le moment de conscience entre ses somnolences.
Une vague de douleur la réveille; elle me serre les mains très fort. Je lui chuchote qui ça va passer, j'essaie de l'envoyer de la force.

Le temps passe, elle part, elle revient, j'écoute le bruit de la ventilateur.
Soudain, son oeil me regarde, elle me voit.
Je bredouille quelques phrases sur notre amitié, des jolis moments que nous avons partagés, toutes les fois que nous avons dansé ensemble dans les fêtes.... et je fond en larmes. C'est elle qui me donne de la force maintenant, je suis désolée de pleurer devant elle, en lui tenant les mains, à son chevet.
Mon regard est flou à travers mes larmes qui coulent encore sur mes joues, mais je ne lâche pas son regard à elle, son œil qui me fixe aussi.

Aucune certitude. Que dire ? Mes idées, ma vision de la mort : la tunnel blanche, l'énergie de l'âme qui se libère, qui se transforme... C'est sa mort à elle, d'après tout, pas la mienne.
Je suis juste là, avec elle, je respire avec elle, pour l'accompagner pendant ces quelques heures.

Elle a couvert ses yeux avec le linge, elle est fatiguée, elle veut dormir. Je m'éclipse sans lui dire au revoir: je ne suis pas sûre que je reviendrai, pour qu'elle ne voit plus mes larmes. L'amour, l'amitié, c'est l'essentiel.

photo © SpyPrincesse 2012

The eye of Natou



It's been a long time, years, that she's been fighting her cancer: first, her breast, then her shoulder, and then… her brain.
She's been in a private clinic for several months. I called her on her birthday, but she didn't want me to come see her that day — I understand, I respect her.

A few days later, during a last-minute summer dinner in the garden with friends, her husband tells us that Natou will not survive much longer, her  life is ending. We can't believe that her mother went on vacation anyway with their son, so far away. Her husband feels abandoned; we decide to take turns staying with her during this week of August 15, that's so empty, so hot.

Sunday, I go with him, along with some other friends. Natou is hooked up on IV, doped up on morphine, she hardly speaks, she only moves her legs, her arms, her head. She communicates with her eyes.
I give her a small blue Japanese fan decorated with a pretty drawing of a wave. She clutches it in her hand for hours.
I sit by her side, and holding her other hand, while another friend massages her feet with a scented cream. Her husband had painted her toenails a lacquered red, so pretty and so incongruous on this hospital bed, the white stockings on her legs, the blue blouse made of disposable synthetic paper.

She catches my eye as I walk by the foot of her bed.
“I love you, Natou," I gently tell her. And she replies, “I love you too”.
I kiss her forehead, she kisses my cheek. I sit down again, I take her hand, and my tears flow, I'm overcome with emotion.
Love, she only believes in love, she doesn't believe in anything else.

***
I return by myself on Thursday afternoon.
She seems weaker, it's hot — a damp cloth is placed on her forehead, covering an eye, her head leans on her shoulder.

I sit by her side, holding her hands in mine.
I know that she can no longer speak. Her leg trembles, as well as a muscle near her mouth, making a small involuntary grin.

I watch for a moment of consciousness, in between her somnolence.
A wave of pain awakens her; she squeezes my hands so tightly. I whisper that will pass, I try to give her some strength.

Time passes, she drifts, she returns, I listen to the noise made by the fan.
Suddenly, her eye looks at me, she sees me.
I mumble some words about our friendship, of the wonderful times that we shared, all the times we danced together at parties…. and I dissolve into tears. She gives me strength now, I didn't mean to cry in front of her, holding her hands, at her bedside.
My vision is blurred by my tears which still run down my cheeks, but I don't look away, I look into her one eye which holds mine.

No convictions. What can I say? My ideas, my vision of death: the white tunnel, the energy of the soul freed, transformed… It's her death, after all, not mine.
I am just there, simply being with her, breathing with her, to stay with her during these few hours.

She covers her eyes with the cloth, she's tired, she wants to sleep. I disappear without saying goodbye: I'm not sure that I'll return, so that she won't see my tears again. This love, our friendship, is the essence.
 
photo © SpyPrincesse 2012

Wednesday, August 15, 2012

The most dangerous plaything




The true man wants two things: danger and play.
For that reason he wants woman, as the most dangerous plaything.
Nietzsche

photo © DR

Wednesday, August 01, 2012

L'espionne / Guillaume Apollinaire

Pâle espionne de l'Amour
Ma mémoire à peine fidèle
N'eut pour observer cette belle
Forteresse qu'une heure un jour


Tu te déguises
À ta guise
Mémoire espionne du coeur
Tu ne retrouves plus l'exquise
Ruse et le coeur seul est vainqueur


Mais la vois-tu cette mémoire
Les yeux bandés prête à mourir
Elle affirme qu'on peut l'en croire
Mon coeur vaincra sans coup férir


/////

Love !