Saturday, March 02, 2013

L'invitation au voyage à quatre mains



Qui m'a attaché ?
Les deux, à quatre mains, les miennes attachées en haut, puis, cette corde qui tire entre mes jambes, qui insiste; l'emprise sur le point de suspension.

Ils me fessent avec des cordes enroulées, comme des martinets de cordes, cinglants ! J'ose exclamer "aïe"... "Comment ça, aïe ??", me répondent-t-ils avec quelques coups encore plus vifs.

La rapidité : il tire sur mon col roulé, pour qu'elle puisse enfoncer ses ongles pointues sur ma nuque, puis plus bas entre mes omoplates, tandis qu'il soulève mes multicouches, griffant le longue de mon dos, une orage de griffes, d'ongles, du feu.

Elle me regarde avec son air autoritaire que j'adore. Sa main de fer vise mes jugulars, elle me coupe le souffle, elle m'étrangle, il me griffe.

Propulsée hors de mon corps, un vol aller/retour à San Francisco dans l'espace de quelques secondes —dans l'espace-temps qui me semblait beaucoup plus long— partie loin comme dans un rêve, comme en avion. Mon âme, ma consciente, vol dans l'espace noir.
Puis, aspirée en arrière, quelque chose me retire.
Je reviens, je perçois mon corps comme dans un rêve, et la sensation vive de cette corde entre mes cuisses me réveille.

J'ouvre mes yeux. Incrédule, je regarde autour de moi, je me retrouve sous les combles... surprise, je bafouille en anglais : I don't know where I've been ! I don't know where I've been !!!

Une des convives me demande : T'es très réactive ! mais tu l'as déjà fait, non ? Tu n'es pas une ingénue ?

L'ingénue, le mot est parfait pour décrire mon état.  Oui, j'ai déjà fait du breath control, un peu… oui, je suis déjà sortie de mon corps, surtout à seize ans… j'étais si loin !

Aloysse m'explique que ce n'était que quelque secondes, que j'avais fait un grand râle venant du ventre. Mon corps a fait quelques sursauts, les yeux révulsés, et donc elle m'a lâché.

Que quelque secondes ???
Je suis revenue de loin, loin... revenue, car rattachée par la corde d'argent, le sutratma de l'Antahkarana. Cette âme qui cherche à sortir de ce corps.



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photo © Kazha Imura
http://imurakazha.tumblr.com/

2 comments:

Une louve said...

tu sais quoi Princess...je chiale là...
et je vais te dire pourquoi... parce que je ne me sens plus seule.
Je vis tellement de subspace, de voyage dans les cordes, de sensations et de vibration avec mon corps que parfois je me sens "extraterrestre".
J'ai toujours peur que l'on veuille m'attacher pour espérer être l'auteur d'un voyage alors qu'on ne voyage pas comme ça.. le billet vient ou ne vient pas.
J'écris chaque voyage, mais je n'ai pas encore la force de les publier comme tu le fais...
Parce que j'ai peur, une fois encore, que l'on se moque de moi.
De gros gros bisous doux ma belle.

princesse.x said...

Ahhh, ma belle Isil la Louve, justement tu n'es pas seule - et heureusement !
Prends ton courage de publier, te lancer dans le vide. Personne va se moquer de toi - au contraire, ça fait partie du partage, c'est un cadeau aussi à nos attachers qui aimeront aussi savoir ce qui se passe pour nous.