J'ai toujours aimé lire, les livres ont toujours fait partie de ma vie.
Jeune enfant, je les ai dévoré. A sept ans, j'ai tenté des livres plus volumineux, avec des paginations conséquentes : le Magicien d'Oz, relié dans le style vintage, avec des illustrations ... Je l'ai lu, même si je n'avais pas tout compris , mais le désir et la découverte étaient là.
J'ai dévoré les biographies plus tard, une série de profils américaine: Thomas Jefferson, Harriet Beecher Stowe... Je rassemblais un tas de livres à la bibliothèque locale, et je passais un après-midi, calfeutrée sur le canapé, à la découverte de la vie.
Ma mère aimait que j'aimais lire. Comme ça, j'étais tranquille.
Un jour ma mère m'a demandé: Comment aimeras-tu lire un livre sur une petite fille qui grandit ? Mes yeux brillaient quand je lui ai répondu "oui !". Ma mère allait me montrer son trésor, le livre qu'elle avait aimé tant lire quand elle était une petite fille comme moi. Une volume merveilleuse, une initiation ! J'ai été très heureuse et impatiente à l'idée.
Je n'arrêtais pas à lui réclamer le livre. Elle m'a dit qu'il n'était pas encore arrivé. J'ai attendu, en imaginant cette chose merveilleuse.
Un jour, elle est entrée dans ma chambre avec le "livre". Il s'est avéré être un mince pamphlet par Kotex sur la menstruation, avec dessins anatomiques roses du système reproductif féminin.
Ma mère est tombée de son piédestal.
Elle serait d'aucune utilité pour moi.
Je ne peux qu'imaginer comment cela aurait été si elle m'avait offert le livre de mes rêves.
Elle ne savait rien du tout sur moi.
Quand elle m'a demandé si j'avais une question, j'ai dit non. J'avais regardé avec dégoût ces dessins, et n'a même pas ouvert un autre livre sur la reproduction avec des dessins de trait de bonhommes.
Je suis restée dans mon ignorance, malgré les cours d'éducation sexuelle à l'école. Je ne comprenais pas comment la graine entrait dans l'œuf . Une jeune fille rigolait : "C'est ce qu'ils font au lit, idiote !" Au lit ? Qu'est-ce que cela a à voir avec ça?
J'avais douze ans quand j'ai eu mes règles. J'ai saigné pendant deux jours sans parler à quiconque, honteuse. Enfin, le sang débordait quand j'étais à la maison de ma meilleure amie. Ma mère est arrivée à toute vitesse.
Dans la salle de bain, elle me tendait une serviette Kotex épaisse qui devait se porter avec une ceinture. Encore plus humiliant : comment je vais faire pipi ? Il suffit de le tirer vers le bas.
Dégoûtant ce sang qui sentait l'hamburger. Beurk.
Dans le noir, blottie sur mon lit. Mon père entre à peine dans ma chambre : "J'ai entendu dire que tu es une femme maintenant." Embarras et trahison: pourquoi a-t-elle le dit à mon père ?
Au lycée, je n'étais pas autorisée à sortir, et les garçons me semblaient des toujours curieuses créatures. Je suis restée dans mon innocence, en dépit de la sensualité de la poésie que j'écrivais à l'époque, ou les nuits blanches de la pleine lune avec d'étranges pulsions qui me faisaient tordre comme une chatte.
J'ai rencontré mon premier amour à la fin du lycée. Nous étions vierges toutes les deux — bizarrement, il pensait que j'avais de l'expérience. Finalement, un après-midi dans ma chambre à l'université, nous avons fait l'amour en écoutant Debussy ou Ravel — quelque chose avec une harpe ! Il était allongé sur le lit, et je me suis abaissée lentement sur sa queue. Sa longueur m'a pénétrée. Et puis, la découverte joyeuse du mouvement! J'avais compris qu'il y avait de la pénétration, mais je n'avais jamais envisagé les va-et-viens.
Je ne pouvais pas en avoir assez, nous ne pouvions pas en avoir assez et nous avons passé 5 ans à l'explorer dans tous les sens.
Je n'avais pas d'inhibitions, seulement ma propre convoitise sensuelle, comme je n'avais jamais parlé du sexe à la maison. Ou bien avec personne.
(écrit le 04 avril 2009)
No comments:
Post a Comment