Je ressens un feu électrique lorsque l'aiguille perce ma chair, transperçant le bout de mon sein. Je fais une grimace, tu me tiens la main. Un flash de lumière blanche dans mon esprit, lorsque l'aiguille me transperce en deux mouvements forts : inspirez/expirez. Des doigts qui fixent l'anneau en place.
Avec Richard *, tu m'aides à m'asseoir, je me sens étourdie. Lorsque je me redresse, l'anneau tombe en avant, la petite boule au milieu le tirant vers le bas : oh yeah, le poids… évidemment…
Je me rallonge dans l'autre sens pour que le téton gauche soit percé. C'est pire cette fois-ci, car je sais ce qui m'attend. L'électricité me traverse de nouveau, les deux mouvements m'incitent à gémir cette fois, et puis c'est fait.
Je sens ta main qui tient la mienne, je me redresse tandis que Richard nous parle des soins. Déjà, la douleur darde, un rayonnement électrique vers le haut et à l'exterieur de chaque téton.
Sa voix me semble lointaine :
« Tout s'est bien passé selon moi. Vous pouvez changer l'anneau plus tard, en plus petit si vous voulez, comme celui-ci assure que le piercing soit bien l'horizontal… »
Il nous explique le soin quotidien à faire pendant la cicatrisation, plaçant les bandages blancs carrés sur mes seins. Sa voix vient de loin, car je suis totalement ailleurs, ressentant la douleur —en choc, en fait— mon corps envoie tous ses endorphins et adrénaline à mes seins.
Je plane, je descende les escaliers, j'attends pendant que tu le paies. C'est mon cadeau d'anniversaire en avance, mais le plus important, c'est ce lien qui cristallise notre rélation, ta dominance, tes anneaux désormais dans ma chair.
C'est une soirée embaumée et ensoleillée. T'avais envie de m'inviter à dîner pour le célébrer, mais je n'ai pas faim, je peux à peine faire face. Après avoir acheté les quelques articles sur la liste pour les soins, nous sommes allées boire un verre.
Un cognac. Ne fait rien pour couper la douleur des lancements. Je ne peux pas me concentrer sur tes mots — est-ce que j'ai dit quelque chose à part vouloir prendre un taxi pour rentrer à la maison ?
Vers le haut de l'avenue de l'Opéra, je me sens si étrange, comme si mon corps marche à travers mes tétons, pas de ma tête ou de mes pieds, la sensation d'un plastron qui me rappelle les aiguilles de Miss Cha. Mais tellement plus intense !
Une fois dans l'appartement, je prends un calmant anti-douleur (ixprim) et nous nous allongeons tous les deux sur le lit.
Je t'écoute parler, j'ai du mal à te suivre, j'attends que le calmant fasse son effet.
Tu te penches au-dessus de moi et tu me demandes :
« Qu'est-ce que tu attends de moi ? »
« Tout », je te réponds.
Tu retiens ton souffle : « Bonne réponse ».
Et nous tombons tous les deux dans un sommeil profond. Je me réveille, il est 2H du matin. Je t'apporte une clémentine, te disant qu'il sera bien quand même de se déshabiller et de se mettre sous les draps… nous nous enlaçons et s'endormons jusqu'au lendemain matin.
(... Nuit de folie avec LUI : ronfli-ronfla de 21H à 9H le lendemain matin).
***
* Richard : Abraxas Saint-Honoré
photo © SpyPrincesse 2012
photo © SpyPrincesse 2012
No comments:
Post a Comment